M: vers 1592 Leuze (Aisne)

12. Andrien dit André HORDOUILLE
(...)

maître charpentier
  • v 1565 n Aubenton (Aisne)
  • 1597 quittent la Thiérache pour Montreuil.
  • 8.3.1630 s Montreuil (inv.).

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13. Madeleine LeNOIR
(Jehan & Marguerite THIÉBAUX)
  • v 1573 n Leuze (Aisne)
  • 5.5.1633 d La Pissotte s 6 Rg ND Vincennes (

texte.
Enfants:

  1. QUENTIN HORDOUILE b vers 1594 Leuze (02); m 1615 MARIE SOUHAITTÉ.
  2. NOËLLE HORDOUILLE b vers 1596 Leuze; m 1621 Noël Le Nain.
  3. NICOLE HORDOUILLE b 24.12.1597 Montreuil (pr Jean Girard, mr Catherine de Vitry et Perrette Prévost) semble décédée jeune.
  4. ANNE HORDOUILLE b 8.1.1601 Montreuil (pr Yvon Bidault et Didier [?] des Oucault mr Anne Maillard de Bagnolet); semble décédée jeune.
  5. JEANNE HORDOUILLE b 3.2.1604 Montreuil (pr Michel Fremy, mr Barbe LeNoir et Anne Souhaitté); semble décédée jeune.
  6. CHARLES HORDOUILLE b 5.8.1607 Montreuil (pr Charles de Lugerie[?] et Jean Regnard, mr Madeleine Pa_?); semble décédé jeune.
Andrien Hordouille charpentier est sûrement originaire de la ville fortifiée d'Aubenton (02), bien qu'on ne le précise pas dans les documents du côté de Montreuil. Aubenton côtoie le village de Leuze que l'on connaît mieux grâce à un acte qui suit.
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Le nom Hordouille est très rare ici aussi. Mais en reproduisant des documents concernant le Duché de Guise – plus spécifiquement le bailliage d'Aubenton – à la recherche de la famille Lenoire au XVIe et début du XVIIe à la Bibliothèque du Château de Chantilly, deux individus portant ce nom ont été repérés. D'abord un certain Jean Hourdouille de Logny-lèz-Aubenton (village bordant Aubenton au sud), qui cultive une terre dans ce secteur est cité en 1537, puis en 1538-1539 [recette des terres du duché]. On ne précise pas dans ces deux documents l'état (le métier) de Jean Hourdouille.
Le deuxième individu est cependant beaucoup plus intéressant pour avancer un rapprochement, même hypothétique.
Lors d'un différent entre le duc de Guise et un petit seigneur de la ville d'Aubenton en 1573, les parties appellent les anciens de la ville à venir témoigner sur les coutumes concernant les droits de rouage et de vinage (taxe perçue sur les denrées qui entrent dans la ville). Parmi les témoins qui passent témoignent dans ce document d'
Information, il y a un certain Savart Hordouille, 70 ans, maître charpentier demeurant et natif d'Aubenton [BCC/1D46]. Comme le nom est si rare (et semble disparaître du secteur dès le début du XVIIe), et qu'il est comme Andrien maître charpentier, Savart Hordouille semble (sous réserves) être le grand-père de Andrien Hourdouille. Il pourrait aussi être son arrière grand-père si les générations se succèdent plus rapidement. J'utilise le prénom Andrien (plutôt qu'Adrien) comme il le signe lui-même, car ce prénom a été vu à plusieurs reprises dans cette région de la Picardie.

Son épouse Madeleine Lenoir de son côté originaire du petit village voisin de Leuze en Thiérache, comme il est précisé dans l'acte de 1607 qui suit.
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Eglise Saint-Michel de Leuze en Thiérache
Aisne (02), France, 3e quart 18e siècle
Photo Denis Savard, septembre 2006

«André» Hourd'Houille épouse donc Madeleine Lenoir vers 1592 et demeurent à Leuze ou à Aubenton pendant quelques année, où ils auraient donné naissance à leurs premiers enfants, dont Quentin Hordouille.

Pourquoi la famille songe-t-elle à quitter Leuze? La région est-elle sous influence protestante au point à pousser André et sa famille à quitter? Je n'ai pas la réponse à cette questions, mais si c'est le cas, il on fait le bon pari.

Comme nous l'indique aussi
Pierre Bonnard en Morvand, cette région est aussi un berceau de population important, et signale trois vagues de repeuplement de coins dépeuplés avec des gens du "trop plein" de Thiérache, dont une vague vers le Morvand. Une de ces vagues est d'ailleurs en cours dans la période qui nous intéresse. Il est possible que l'ensemble de ces facteurs ait influencé le départ de la famille Hordouille vers Montreuil.
Quoi qu'il en soit, c'est en 1597 que la famille quitte son village pour s'établir à Montreuil. C'est un voyage de plus de 210 kilomètre. Madeleine est peu être enceinte lors du voyage si après l'hiver, car elle donnera naissance à Nicole à la fin décembre à Montreuil. La famille apparaît régulièrement dans les registres paroissiaux à partir de cette date. Comme on le verra plus loin, Les soeurs de Madeleine, Claude et Barbe Lenoir, semblent aussi accompagner la famille pour cette migration.
Andrien apparaît ensuite dans les minutes judiciaires de la prévôté de Montreuil, le 3 juillet 1606, quand «André» Hordouille charpentier est sollicité pour son expertise avec Guillaume Hure maçon, pour dresser un Rapport de visite de maison [ANF Z/2/2500]. C'est à l'occasion de l'achat de la maison de Pierre Billet, par noble homme Pierre Baron conseiller du roi dans sa court de laye à Paris.
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Au printemps suivant, André Hordouille et Madeleine Lenoir acceptent de léguer leurs héritages sis à Leuze et à Martigny à la soeur de Madeleine, Claudine Lenoir et Jacques Lorquois son mari, qui décident de retourner en Thiérache et abandonner l'aventure Montreuilloise. Claudine (ou Claude) semble avoir émigré avec sa soeur en 1597 vers Montreuil, où elle aurait épousé Lorquois – d'origine inconnu – vers 1602. Andrien Hordouille passe devant le notaire Mallot le 8 mai 1607, pour y faire rédiger les lettres à l'intention de Lorquois, dans un Consentement [AD93 Et/CXXXI/5] entre eux. C'est par ce seul acte que nous connaissons le patelin d'origine de la famille, ainsi que le nom des parents de Madeleine, soit Jean LeNoir et Marguerite Thiébaux. Madeleine Lenoir et son mari décident simplement délaisser à sa soeur Claudine et son mari la cinquième partie de l'héritage qui lui revient. Mais sitôt affirmé, André y pose une condition révélatrice, dans un passage surprenant:
«(...) à la réservation toutefois de la pièce de terre ou est certaine myne de fer assise au terroir de [Leuze rayé] Martigny pour les deniers qu'il en peut être dus de fer que on en put tirer par ci devant depuis dix ans en a et avoir(?) pour lesdits arrérages en deniers dus seulement de ceux que les preneurs devoir et avoir jouit d'icelle pièce de terre depuis ledit temps de dix ans ou environ.»
On apprend donc que sur l'une des terres de Jean Lenoir, on exploite une mine de fer. André et Madeleine demandent ainsi qu'on leur paye leur part des revenus obtenus de cette mine, soit depuis les 10 ans qu'ils ont quitté leur village natal. On précise à la fin de ce consentement que Jacques Lorquois a requis une copie des lettres, de quoi affirmer cette part acquise à leur retour à Leuze.
Une minute d'Alignement [AD93 Et/CXXXI/10] est rédigée par Hiérosme Mallot, tabellion greffier juré de Montreuil, à la requête de Nicolas de St-Omer, boucher à Montreuil, par Jean Hure maçon et voyer de Montreuil, le 26 avril 1610. La maison et boutique de Nicolas donne sur le coin sud-ouest du carrefour de devant l'église. Bien que André Hourdoville n'est pas directement impliqué par cette affaire, on apprend qu'il est voisin de Nicolas de St-Omer, ce qui permet la localisation précise de la demeure Hordouille, en conjonction avec des actes ultérieurs.
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André Hordouille est appelé le 4 août 1611 à rebâtir la maie (coffre) du pressoir de la demeure de Michel Houdart, lors d'un Marché de charpenterie [AD93 Et/CXXXI/13]. Houdart habite la maison du lieutenant de Montreuil, le sieur Pierre Baron, situé sur la Rue Marchande. André doit donc débâtir puis rassembler la maie du pressoir, y installer trois poutrelles, ainsi que des pièces pour soutenir le cou du pressoir. Il a huit jours à effectuer l'ouvrage, et sera payé 15 livres tournois pour son travail.
Le 20 août 1612, André et son fils Quentin apparaissent comme témoins au mariage de Jean Machart et Florence Ferier, dans la paroisse St Gervais à Paris. On ne connaît pas de liens de parenté avec ces derniers. Mais pourquoi y sont-ils présent? Nul ne le sait.

André apparaît encore comme témoin, cette fois à Montreuil, au mariage de Jean Reynauld (Regnauld) et Roberte Brésillon, en compagnie de l'autre témoin Nicolas Brésillon. Nous ne connaissons pas de liens de parenté entre Andrien (dit André) et ces individus.
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Le 4 septembre 1612, André Hordouille passe un Marché de charpenterie [AD93 Et/CXXXI/15] avec Denis Savart marchand plâtrier. André Hordouille demande 75 £ pour la construction d'une grange derrière la maison de Denis Savart, située sur la Rue du Pré, près de la rue Marchande. La grange fera 24 pieds de longueur par environ 13 à 14 pieds de largeur (selon la longueur de la poutre et des chevrons). André promet terminer les travaux avant le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, soit le 14 septembre suivant, donc 10 jours plus tard. La soeur de Denis Savart, Marie Savart est l'épouse de Pierre Thubye, beau-frère de Jean Savart le charron époux de Marguerite Thubye.
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La parenté entre Denis Savart et Jean Savart est toujours inconnue. À l'endos du document, André Hourdouille ajoute une Quittance de l'intitulé le 30 septembre 1612, comme quoi il a reçu les 75 £ de Denis Savart (2e signature).
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À Paris, on demande les services de André Hordouille le 27 mars 1620. Il fait alors dresser un Devis et marché de charpenterie [AN Et/CV/338] pour la construction d'un logis et grange à la Croix Faubin pour un dénommé Antoine Souvin. Les ouvrages de charpenterie sont estimés à 200 £. La graphie du notaire Pierre Viard II – ou de son associé Guillaume Duchesne – situés Rue Saint-Antoine paroisse Saint Paul, demeure difficile à décrypter. Ce marché a été trouvé récemment grâce au fichier du Minutier central des Archives nationales à Paris.
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André Hordouille habite au carrefour devant l'église depuis au moins 1610, rue Cuve du Four, mais dans un Bail à loyer plutôt vague, il loue deux bouge bas de maison le 16 novembre 1620 [AD93 Et/CXXXI/24], de Nicolas Poirée, marchand de Montreuil, qui lui-même les tient de Maurice Billet, propriétaire de ces maisons sises aussi sue la rue Cuve du Four. On n'indique dans l'acte pas les tenanciers voisins qui auraient permit de situer un peu mieux ces lots.  Le loyer est fixé à 22 £ par an, et le bail se prolonge pour trois ans. Puisque l'on sait que son fils Quentin Hordouille achètera sa propre maison trois ans plus tard, ces bouge bas semblent être loués par son père pour le loger et y installer son atelier. Quentin travaille d'ailleurs à cette date à reconstruire le beffroi de l'église, donc un atelier près de l'église est fort souhaitable. André doit être gêné dans son propre atelier par les grand travaux de son fils.
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Le 11 février 1621 à Montreuil, André Hourdouille, charpentier demeurant à Montreuil et Madelaine LeNoir sa femme passent une Constitution de rente [AD93/Et/CXXXI.27]. Ils vendent une rente à leur futur gendre Noël Lenain en guise de dot pour son mariage prochain avec leur fille Noëlle Hordouille. Plutôt que de verser les 150 £ en dot prévu au contrat de mariage, peut-être à cause d'un manque de liquidités, ils constituent cette rente où il verseront 9 £ 7 sols et 6 deniers tournois annuel à LeNain. La rente est rachetable en tout temps par les constituants ou les hoirs, c'est-à-dire que la rente sera annulé quant André, sa femme ou leurs héritiers verseront les 150 £ dus à Noël Lenain. Dans le texte, on indique le mariage aura lieu le dimanche dans huit jours (soit le 19 février). Le mariage aura finalement lieu 21 février 1621 à Montreuil selon les registres de la paroisse.
André Hordouille est aussi propriétaire d'une maison sur la Rue aux Oues comme nous l'apprend un procès intenté contre lui. Le locataire des lieux Pierre Berthault n'est pas satisfait des conditions du bâtiment, et demande à André de faire les réparations à la maison qu'il ne juge pas logeable. André Hordouille lui répond qu'il a fait faire les réparations nécessaires. Selon les témoignages trouvés dans les minutes civiles de la justice de Montreuil recueillis le 11 avril 1622 dans l'Enquête sommaire copie des Minutes [AN Z/2/2500], Berthault ne semble pas avoir été satisfait des travaux car il a engagé Robert Masson maçon pour faire les réparations qu'il veut effectuer pour 12 £, en fournissant les matériaux. C'est donc pour se faire rembourser qu'il intente donc un procès contre André Hordouille. Les témoignages qui composent l'enquête sont livrés par Robert Masson qui a effectué les travaux, Jean Potel plâtrier qui a vendu les matériaux et finalement Thomas Landry manoeuvrier. Comme ce sont les seuls documents qui ont été conservé pour cette cause dans les Minutes civiles, nous ne connaissont pas l'issue du procès, ni l'interrogatoire de André qui aurait donné alors sa version des faits.
Peu après, vers le début 1623, André Hourd'Houille est encore impliqué dans un procès, cette fois contre Valentin Thioust. Ces faits sont cités dans un Accord dix ans plus tard en 1633, mais les documents concernant cette cause ne semble pas avoir été conservés. La sentence, donnée le 3 mars 1623, semble être en faveur de André Hourd'Houille.
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Le 8 avril 1625, André Hordouille charpentier passe un Marché de bois et de plancher avec Thomas Vitry jardinier de Montreuil. André s'engage d'abord à fournir en du bois, puis à installer un plancher de bois merrain dans la maison du jardinier. André doit amener au logis de Vitry une poutre de chêne d'un pied carré et 16 pieds de long, 28 solives de 8 pieds de long, et des poutres de gros bois de chêne pour les tailler en bois merrain pour la construction du plancher. André sera payé 38 £ pour ses travaux et son bois.


L'année
1625 sera éprouvantable pour les Montreuillois alors que la peste frappe à nouveau la région. Le choc a dû être terrible pour André de perdre son fils qui a si bien appris le métier qu'il lui a transmit. Ses petits-enfants se retrouvent ainsi orphelins de père et de mère. André et sa femme ne sont plus en mesure d'élever de jeunes enfants, car la tutelle sera accordé à Jacques Pépin, grand-oncle maternel des enfants de feu Quentin Hordouille.
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Le 23 janvier 1626, Jacques Pépin, comme tuteur des mineurs, passe un Marché et Accord  [AD93 Et/CXXXI/38] avec André Hordouille, grand-père des enfants. Avant de mourir, Quentin s'était engagé pour des travaux sur le pressoir du sieur Vinot, bourgeois de Paris, à sa résidence de Bagnolet, dans un contrat en avril ou mai précédant, devant le tabellion Le Faucheux à Bagnolet. Quentin avait déjà empoché 19 £ des 25 £ prévus pour les travaux. Le grand-père Hordouille s'engage donc à faire les travaux, mais c'est Jacques Pépin qui fournira le bois (estimé à 19 £).
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André Hordouille cède l'usage de la maison familliale à son gendre Noël Le Nain en échange d'un prêt de 30 livres le 25 septembre 1626 en passant une Constitution de rente [AD93 Et/CXXXI/39]. La rente est de 37 sols 6 deniers tournois annuellement, sur la maison sise au carrefour devant l'église. Noël Le Nain est l'époux de Noëlle Hordouille, leur fille. André Hordoulle rachetera la rente assez rapidement, soit le 5 juin 1627. Mais il semble que Noël Lenain continuera d'habiter la maison sans en payer de loyer. Jacques Pépin tuteur des enfants de Quantin Hordouille est absent de la rédaction du contrat, et ne tardera pas à revisiter cette question quand viendra le temps de faire les comptes sur l'héritage en 1631.
Le couple vit à un âge avancé. On constate le décès de d'André dans le registre de décès le 8 mars 1630 [AD93 Rg ML] à Montreuil:
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Quelques jours plus tard, l'Inventaire des biens meubles de André Hordouille le 18 mars 1630 est effectué à la requête de sa veuve Madeleine Le Noir, de Jacques Pépin au nom des mineurs, et du gendre Noël Le Nain oo Noëlle Hordouille [AD93 Et/CXXXI/48]. L'inventaire est bien mince, car le couple semble avoir distribué à leurs enfants la plupart de leurs biens. On n'y retrouve que quelques articles de cuisines, quelques meubles et des vieux vêtements et draps. Le tout n'est estimé qu'à 16 £ 4 sols tournois. Les biens sont prisés, ou estimés, par Jean Chauvin et Raymond Regnard. Il ne reste qu'à payer les frais funéraires et de succession.
Ce même jour du 18 mars 1630, la veuve Madeleine LeNoir passe un Accord avec Jacques Pépin et Noël Le Nain [AD93 Et/CXXXI/48]. Le Nain accepte de prendre la totalité des biens meubles décrits dans l'inventaire, et se charger de les liquider comme bon lui semblera. En échange, il se chagera de tous les frais funéraires et de la succession. Il faut payer le notaire les estimateurs, etc.
L'année suivante, soit le 26 août 1631, le gendre Noël Le Nain, se portant toujours fort de sa belle mère Madeleine Le Noir, veuve de feu André Hourd'Houille, et Jacques Pépin comme tuteur des enfants de Quentin Hordouille, passent un Accord [AD93 Et/CXXXI/51] avec Jacques Lemaistre et Nicolas Durant. Cet accord est un quelque peu complexe et révèle quelques faits intéressants qui nous étaient inconnus. Dans un premier temps, André Hordouille, avant sa mort, devait à feu Jacques de Vitry époux de Anne Prévost la somme de quatre livres 18 sols tournois pour une raison l'on ignore. Avec les intérêts et des frais encourus, cette somme est maintenant gonflée à neuf livres tournois. Dans un deuxième temps, cet acte nous indique que Jacques Lemaistre avait reçu après un procès une maison qu'appartenait la famille Hordouille. Il doit sans doute s'agir d'un retrait lignagé. Comme André et Madeleine ne sont pas originaires de Montreuil, leurs propriétés à Montreuil ont sûrement été acquises et non héritées, ce qui ouvre la voie à une contestation de la vente par des parents du vendeur, selon la coutume de Paris en vigueur. Dans notre cas, Jacques Lemaître aurait donc récupéré la maison, mais en retour il doit quand même rembourser les propriétaires de la maison, comme l'indique la suite de la transaction. Il doit encore un montant important, car ici la veuve et les héritiers Hordouille lui demandent de rembourser leur dette envers les héritiers de Jacques Vitry (9 livres), à déduire de la somme que Lemaistre doit toujours à Madeleine Lenoir. On ne précise malheureusement pas la somme toujours dûe par Lemaistre. C'est Nicolas Durant fils Nicolas qui intervient pour les héritiers de Jacques Vitry, car il est tuteur de leurs enfants mineurs.
Jacques Pépin se sent lésé car comme tuteurs des petits-enfant, il a réglé plusieurs questions à ses frais, et il entend être remboursé. Noël Lenain le maréchal semble résister à ses demandes, et Jacques Pépin se voit obliger de déposer une requête devant le prévôt de Montreuil, pour une intention de procès. Comme ces procès sont très coûteux, Noël Lenain opte plutôt pour la négotiation d'une entente. C'est ainsi que l'on retrouve une minute de Transaction et Accord [AD93 Et/CXXXI/52] le 6 octobre 1631. D'abord, on indique que Noël Le Nain et sa femme Noëlle Hourdouille habitent la maison familiale sans débourser de loyer depuis quelques années, malgré les contrats de rente à cet effet.  Puis, Jacques Pépin a remboursé 30 livres, une partie des dettes de la communauté, dont 25 £ 10 sols à Pierre Vasseux, et un autre 14 £ 10 sols à Sébastien Biez, le meurtrier de Pierre Thubye. Donc ici Jacques Pépin aurait donc remboursé la part des mineurs et 10 livres de la part de Noël Lenain et Madeleine Lenoir. Comme quelques mois auparavant, Noël Lenain n'a pas l'argent sonnant pour rembourser les 60 livres dus à Jacques Pépin, le tuteur Marie et Eustache Hordoville. Par contre Claude Frémy doit 100 livres à Noël Lenain, et on s'entend à ce que Jacques Pépin deviennent créancier de Frémy, et remettra les 40 livres restantes au jour du paiement.
Madeleine Lenoir décède trois ans plus tard, et elle est enterrée le 6 mai 1633 à Notre-Dame de La Pissotte (aujourd'hui Vincennes) [AD94, 1 Mi 738], alors dépendante de de Montreuil. On lit sous «May 1633, Le vendredy sixiesme jour dudit mois et an fut inhumée dans le cymetière de ladite église Madeleine Lenoir [en] présence de ses parents et amys».
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Le 19 mai 1633, on trouve un Accord [AD93 Et/CXXXI/56] entre les héritiers de feu André Hourd'Houille et les héritiers de Valentin Thioust & Maguerite Pesnon. Cet accord découle d'une poursuite de 1623 qui n'a pas été retrouvée. Jacques Pépin comme tuteur des enfants mineurs de Quentin Hordouille et Noël Le Nain à cause de sa femme Noëlle Hordouille en viennent donc à un accord avec les héritiers de Valentin Thioust. Ces derniers doivent verser 100 £ aux Hordouille dans cette affaire, ainsi que payer les frais de cette cause qui ne semblent pas avoir été réglés. Valentin Thioust a connu beaucoup de démêlés avec la justice en son vivant. Une étude particulière est d'ailleurs en cours à son sujet.

Sources:
  • Rg St-Pierre-St-Paul de Montreuil, AD Seine-St-Denis (Bobigny).
  • Rg ND de la Pissotte (Vincennes), AD Seine-et-Marne (Créteil).
  • Minutes notariales Hierosme Mallot (Étude 131, 2E6), AD Seine-St-Denis (Bobigny).
  • Minutier central des notaires parisiens, CARAN (AnF Paris).
  • Justice baillage Montreuil [Caran].
  • Justice Montreuil greffe St-Antoine [Caran]
  • Censiers St-Victor [Caran]

Recherches: Denis J. Savard, 2014

Collaboration: Jean-Claude Testard, René Connat, Christian Minot, Jean Lécuyer, et plusieurs autres.