M: 15.11.1615 Montreuil (Seine-Saint-Denis)

(tém. André Ordouille; Pierre Souhaité pères des mariés, et plusieurs autres)
6. Quentin HORDOUILLE
(
André & Madeleine LENOIR)
maître charpentier
  • v 1594 prob. n Aubenton (Aisne).
  • 4.9.1625 d (pendant la grande l’épidémie de la peste) Montreuil.

texte.

7. Marie SOUHAITTÉ
(Pierre & Denise PÉPIN)
  • v 1597 n Montreuil.
  • 18.9.1625 d (pendant la grande l’épidémie de la peste) Montreuil.

texte.
Enfants:

1.
PIERRE HORDOUILLE b 15.3.1617 Montreuil (pr Pierre Souhaitté, Jean Réaulx, mr Madeleine Le Noir); décédé jeune.
2.
DENIS HORDOUILLE b 10.12.1619 Montreuil (pr Denis LePreux, mr Germaine Bellanger); décédé jeune.
3.
MARIE HORDOUILLE n v 1622* Montreuil; m 15 .6.1644 Simon SAVART; émigre au Canada en 1663 avec 4 enfants rejoindre son mari.
4.
EUSTACHE HORDOUILLE b 17.7.1625 Montreuil (pr Eustache Souhaitté, mr Blanche Falu) m Jeanne JOIGNEAUX (Pierre et + Claude Berson)

* Les régistres de Montreuil sont lacunaires de 1620 à 1623. Le double a été détruit lors de l'incendie du Palais de justice de Paris au XIXe siècle.
Les naissances de Quantin Hordouille, fils d'André Hordouille & Madeleine Le Noyre, et de Marie Souhaitté, fille de Pierre Souhaitté & Denise Pépin, ne sont pas encore connues.
Quentin est né vers 1594, vraisemblablement à Aubenton en Thiérache du duché de Guise (Aisne 02). On sait que sa mère est originaire du village voisin de Leuze, et qu'il y a à Aubenton une famille d'Hordouille maître charpentier depuis le début du XVIe siècle. Les parents de Quentin ont quitté Leuze ou Aubenton avec les enfants vers Montreuil en 1597.
Marie Souhaitté est née approximativement vers 1595 à Montreuil, mais les registres son lacunaires à l'époque

Quentin et Marie sont sans doutes liés d'amitié depuis la petite enfance. Un contrat de 1629 nous apprend que les maisons familles Hordouille et Souhaitté se côtoyaient (dans la cour arrière) au carrefour devant l'église.
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Carrefour devant l'église, vu du portail de l'église,
montre les résidences Hordouille (droite) et Souhaitté (gauche),
hors de l’ombre artificiel.


Quentin devient maître charpentier comme son père. Il est impliqué dans des travaux avec lui assez jeune, il est sans doute son apprenti.

Quantin Hordouille épouse donc Marie Souhaitté le 15 novembre 1615, comme l'indique le registre de St-Pierre St-Paul de Montreuil-sous-Bois:
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Mariage Quentin Hordoville & Marie Souhaitté 1615
Le dymenche quinziesme Jour de Novembre mil Six cent
quinze furen mariéz Quentin Ordouille, et Marie Souhaitté
Mariés (en) presence (d') André Ordouille ; Pierre Souhaité pere des
mariés, et plusieurs autres.

Quentin Hordouille ne mâche pas ses mots. Au printemps 1620, Robert Gallois laboureur de vignes de Montreuil dépose une plainte en justice contre Quentin, après avoir été injurié. Le beau-père de Quentin, Pierre Souhaitté, parvient à calmer les esprits et négocie avec Gallois une entente pour régler la chose. Le 30 avril 1620, Robert Gallois et Pierre Souhaitté au nom de Quentin passent un Accord et transaction devant le notaire de Montreuil [AD93 Et/CXXXI/25]. Pourquoi Pierre Souhaitté défend Quentin plutôt que son propre père? Quentin et sa petite famille habitent peut-être chez les Souhaitté à cette époque. Selon l'accord, Pierre Souhaitté ou Quentin Hordouille doivent payer payer six livres tournois les dommages et les frais encourus pour le procès intenté, en plus de frais qui reste à payer pour cette affaire. Les documents de cette poursuite évitée n'ont pas été retrouvées dans les minutes judiciaires.
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Première signature 1620
Quentin met ensuite son métier au service de la paroisse. Il est cité le
21 septembre 1620, lors d'un Marché de charpenterie [AD93 Et/CXXXI/26] entre lui-même et les marguilliers de l'église Saint Pierre Saint Paul de Montreuil. On l'engage alors pour reconstruire la structure qui supporte la grosse cloche de l'église, soit le pont de Beffroi (photo), avec ses croix de saint André (en forme de X). Jean Vitry fils Nicolas et Jean Hure l'aîné agissent au «nom et comme marguilliers de l'église et fabrique dudit Montreuil». Celui présent aujourd'hui et sur la photo date d'une reconstruction de 1851. Cette structure de charpente est nécessaire pour contrer les forces latérales lors de l'oscillement de la cloche. On s'entend sur la somme de 69 £ pour les travaux.
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Quentin dois sentir que le risque est élevé pour cette entreprise, car à la suite et le même jour, il s'entend avec Michel Fremy procureur fiscal pour qu'il «soit moitié d'avec lui comme ledit faire lui aussi accepter à perte et gain», d'où la deuxième signature. L'ouvrage de Quentin Hordouille semble avoir survécu pendant plus de 200 ans. Pour y avoir monté, je peux témoigner que l'ascension dans le clocher est très à l'étroit et à pic, et il y a très peu d'espace pour manoeuvrer entre les cloches et le beffroi. Et je n'ai pu faire mieux comme photo que celle de René Richard des Amis de Saint Pierre et Saint Paul ci-dessus. Merci aussi à M. le curé Beauchesne pour la visite.
Le 25 août 1621, Quentin Hordouille s'engage envers Maître Etienne Pavillon, conseiller du roi, lors d'un Marché [AD93 Et/CXXXI/28]. Ce notable de Paris est propriétaire d'une maison à Montreuil où se trouve un pressoir à vin. «(...) ledit Hourdouille (dit) avoir entrepris, promet et sera tenu de rendre le pressoir audit sieur Pavillon appartenant dépendant de sa maison de Montreuil sise rue Marchande en bon état pour pour travailler à ses vendanges prochaines y mettre une écroue saine et entière une vis et avec pièces qu'il conviendra et est nécessaire pour le rendre en sa perfection» La photo ci-contre montre un pressoir d'époque, avec au centre sa grande vis en bois, et son écrou où s'insère le manche. Les travaux doivent complétés avant les vendanges qui approchent, et Quentin sera payé 127 £ pour ses travaux.
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Et Les pièces en questions sont garanties de bon fonctionnement jusqu'après les vendanges de 1623. Comme on le verra plus loin, une des pièces brise avant l'expiration de la garantie deux ans plus tard. Est-ce la première fois qu'il remet en ordre un pressoir? Si oui, et malgré la brisure subséquente, son ouvrage fait sa réputation car il est rapidement très sollicité pour remettre en ordre les autres pressoirs de Montreuil. Ci-dessus, pressoir à vis verticale, XVIIe siècle (courtoisie Ecole de Magnières).
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Au cours de l'hiver, Quentin est appelé à effectuer des travaux de charpenterie dans la maison de Claude Le Couteux rue Haute Saint Père. Une fois les travaux terminés et que le preneur paie Quentin Hordouille, ce dernier passe chez le notaire le 18 janvier 1622, pour y passer une Quittance pour le paiement des travaux [AD93 Et/CXXXI/29]. Mais dans le détail de l'acte, la situation n'est pas si simple. En fait, c'est sous la menace d'un procès intenté devant la justice, dont la teneur est inconnue, que Quentin est soumis aux travaux depuis effectués. En fait, Quentin Hourdouille doit faire une quittance de 25 £, après la déduction de 15 £ pour la somme dûe envers Le Couteux et les frais et dépenses pour le procès intenté mais ainsi évité.
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Quentin Hordouille loue une maison cour jardin et grange le 5 décembre 1622, de Pierre Bidault, lors d'un Bail à loyer de maison [AN93 Et/CXXXI/30], mais pour une seule année. Quentin déboursera 36 £ (livres tournois) de loyer pour l'année. Bidault en profite pour insérer une clause selon laquelle Quentin s'engage à «rendre place nette dans la grange dépendante de la maison», avant la Saint-Jean-Baptiste de 1623. On dois y s'attendre du charpentier à des travaux pour remettre la grange en état. Pourquoi Quentin a-t-il besoin de cette maison temporairement? On ne le dit pas.
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Quentin est à nouveau appelé à remettre un pressoir à l'état neuf le 16 février 1623. Il passe devant le notaire Mallot pour passer avec Michel Besnard un Marché d'ouvrage de roue, vis et moulinet de pressoir [AD93 CXXXI/31]. Le pressoir en question situé au carrefour devant l'église. Quentin dois remplacer la roue en chêne, la vis en chêne et le Moulinet (le manche qui agit comme levier), selon les mêmes dimentions que les pièces qu'il remplace. Comme dans contrat de pressoir précédant, on précise que le propritaire conserve les pièces brisées. Il a cependant beaucoup de temps à faire le travail, car l'échéancier est fixé au «jour et fête de l'Assomption Notre Dame quinzième jour d'août prochainement venant». La garantie n'est bonne qu'à la fin des vendanges de la présente année. Les contractants s'entendent pour la somme de 60 £ pour les travaux, payables à la St-Martin d'hiver. Ce pressoir est sûrement de plus petite taille que celui du sieur Pavillon. Quentin est accompagné de son père André Hordouille et de son beau-père Pierre Souhaitté, les trois ancêtres qui signent sur le même document.
Quentin n'a pas que des amis à Montreuil. En fait, il semble tenir une vieille rancune envers un voisin Girard Regnard. Selon une Plainte que ce dernier fais rédiger le 11 mars 1623 devant la justice de Montreuil [AN Z/2/2515], Quentin Hordouille a vite perdu les nerfs quant il a vu le plaignant travailler à relever un fossé. Regnard affirme que voyant les travaux, Quentin aurait dit en ces mots: «Sans Dieu que fais tu là, tu veux empêcher que je ne passe, Sans Dieu je passerai en dépit de lui», tout en essayant d'atteindre Regnard d'un coup de fourche en fer. Il en ajoute en disant qu'il aurait été atteint à la jambe de la fourche et que Quentin lui jeta une quantité de pierres, en plus de le menacer de mort, face à quoi il du fuir. Quentin a-t-il été emprisonné face à ces accusations assez graves? Son récit, peut-être exagéré, est tout de même riche citant les menaces de Quentin. Ainsi il nous renseigne sur le juron favori de Quentin: «Sans Dieu», ainsi que de son caractère. On peut croire que Regnard a complètement bloqué le sentier dans ces travaux, ce que Quentin Hordouille n'a guère apprécié.

À la suite de cette plainte, Andrien Hordouille tente de régler l'affaire et éviter un procès, mais Regnard refuse tout accord.
Cette cause sera transféré à la Justice de la seigneuries des religieuses St-Antoine à Montreuil, puisque le délit semble s'être produit sur leurs terres. Au greffe de cette justice, les noms des deux belligérants s'y retrouvent le 30 mars 1623 quand Girard Regnard y dépose sa Plainte, précisant la tentative de règlement pat Andrien Hordouille au logis de Roger Agis, où d'autres frais ont été encourus. Donc Regnard ne démord pas insiste pour procéder au procès. Quentin n'est pas présent pour répondre aux accusations réitérées, de l'avoir «battu et frappé à coup de fourche jurant et blasphémant le saint nom de Dieu et autres». La suite de cette cause n'a pas été retracée à ce jour.
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De passage dans le village voisin de Bagnolet, Quantin a trouvé un tronc de noyer qui a attiré son attention. Le 25 juillet 1623, Quentin s'entend avec son propriétaire, Godefroy Gallier, un charron à La Pissotte, pour acheter le tronc pour la somme de 66 £, dans un contrat Vente de tige de noyer [AD93 Et/CXXXI/31]. Avant de procéder, »ledit Hordouille acheteur doit faire et percer un trou à ladite tige pour bien connaître si elle est saine et cas avenant que si elle est trouvée être défectueuse et n'être propre pour servir à faire une écroue, de présumer le présent marché sera et demeurera nul». On trouve des quittances pour deux paiements, de 20 £ et 33 £, mais les dates sont illisibles à cause de la déterioration du document.
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Quentin semble avoir besoin de capitaux pour payer ses matériaux, dont sûrement ce tronc acheté à Bagnolet pour une somme assez considérable. Le 14 août 1623, Quentin Hourdouille trouve un créancier et constitue une Rente [AD93 Et/CXXXI/32] envers Nicolas Marcely de Charonne. Les rentes peuvent avoir plusieurs forme, donc celle-ci la plus simple, une forme de prêt. À la différence d'aujourd'hui, le capital est fixe, et le preneur du prêt (vendeur de la rente) paie une rente annuelle, égal dans cette région au seizième du total. On aquitte la dette en rachetant la rente, en un ou deux versement selon les dispositions du contrat d'origine. Ici, Quentin Hordouille vend donc une rente de 60 £ à Marcely, pour payer sans doute en partie tronc de noyer qu'il vient d'acheter à Bagnolet. Hourdouille est donc tenu de payer annuellement et perpétuellement (à moins d'un rachat en une seule fois - soit un versement de 60£ pour la totalité) 3 £ 15 sols tournois sur une pièce de terre au lieu-dit le Soucy (ou Soussy) qui sera planté de pieds de vignes. On rattache ainsi ces rentes à une pièce de terre source de revenu en guise de garantie, comme ce contrat contient aussi la promesse d'entretenir et faire valoir la dite pièce pour y puiser le revenu de la rente. Cette rente sera toujours en vigueur après son décès.
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Le 12 octobre 1623, doit honoré une garantie sur les travaux effectués deux ans plus tôt au pressoir de Mr Etienne Pavillon, conseiller su roi, recepteur des restes de la chambre des comptes et des offices comptes à Paris. La vis installée alors au pressoir du sieur Pavillon s'est rompue depuis. Et comme le prévoyait le contrat d'origine, Quentin doit remplacer les pièces brisées et remettre le pressoir en état de fonctionner. Quentin Hourdouille passe donc chez le notaire pour y faire rédiger un Accord et promesse [AD93 Et/CXXXI/32] pour les travaux de réparation. On y cite d'abord le marché initial et sa garantie en guise de préambule. Le contrat stipule que Quentin doit réparer le pressoir avant le printemps prochain. La nouvelle garantie ne se prolonge cette fois qu'à la fin des vendanges de 1624. Une dérogation de garantie à même ce contrat sème le doute quant à l'état de santé de Quentin. Ainsi, la femme et les héritiers de Quentin Hordouille seront dispensés de cette garantie si Quentin devait mourir pendant qu'elle est toujours en vigueur. Est-ce un désistement habituel ou un signe de la santé fragile de Quentin?
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A la fin du contrat, on indique aussi qu'un rapport de visite du pressoir a été effectuée par Michel Frémy procureur fiscal de Montreuil, et Jean Godet maître charpentier demeurant à Saint-Maure-les-Fossés pour faire état du bris de pièces du pressoir. Ce type de travaux montrent que les charpentiers de l'époque exçaient à la fois des talents allant du génie civil et mécanique à la sculpture. En plus de sa signature à la fin du marché, Quentin appose aussi sa marque à deux reprises aux notes marginales ajoutées pendant la rédaction du document. Ci-haut, vis de pressoir, recyclée en pied de table de chevet.
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Comme le bail chez Pierre Bidault tire à sa fin, Quentin a trouvé où il veut installer sa famille. Quentin Hordouille a achète deux petites maisons cour commune et jardin (...) couvertes de tuiles assises (...) Rue de la Cuve du Four de Claude Bonnet et Marie Adam sa femme. On ne connaît pas le contrat de vente, mais comme les deux maisons sont hypothéquées envers les parents de Marie Adam. Avec son achat, Quantin doit renouveller la rente rattachée à ces propriétés. Le 6 novembre 1623, il passe donc un Titre nouvel de rente [AD93 Et/CXXXI/32] envers Martine Pépin (m Pierre Adam l'aîné). Ce dernier est absent de Montreuil pour une raison inconnue, et sa femme est dotée de procuration passé devant un notaire Benu à Moullins. Ce dernier est un grand-oncle de la femme de Mathieu Guay vigneron, le père de Gaston Guay pionnier canadien, qui assiste aussi comme témoin au passage de cette rente. La rente est de 12 £ cinq sols tournois annuellement. Cette rente semble avoir été racheté car l'on en entend plus parler par la suite. Comme la rente annuelle représente normalement 1/16e de la valeur total, le rachat a dû coûté 182£.
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Le 5 août 1624, Quentin Hourdouille achète un quartier de terre de Jean Belot maçon à Nogent-sur-Marne et Claude Chevreau sa femme. La Vente de terre [AD93 Et/CXXXI/34] indique que la pièce de terre est situé au Pain Mollet à Montreuil, un lieu-dit sur les limites de Fontenay-sous-Bois. En fait, la pièce est bordée par la Ruelle du Luat qui sépare Montreuil de Fontenay dans ce secteur. Quentin offre 75 £ pur le quartier, payable à la Saint Martin d'hiver. En bas du document, une note ajoutée daté du 11 novembre 1624, Jean Belot affirme qu'il a reçu le paiement de Quentin Hordouille.

La Peste frappe Montreuil
La famille Hordouille, fort active dans la société villageoise de Montreuil, connaît soudainement une fin tragique. L'épidémie de peste en 1625 frappe la région Parisienne et Montreuil n'est pas épargnée. La maladie emporte d'abord Quentin le
4 septembre 1625.
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Sépulture Quentin Hordoville 1625


Deux semaines plus tard, c'est Marie qui est emportée le 18 septembre 1625, à peine deux mois après avoir donné naissance à Eustache.

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Sépulture Marie Souhaitté 1625

La plupart des enfants du couple, ainsi que les frères et soeurs de Marie Souhaitté succombent aussi à cette épidémie.

La réorganisation posthume...
Les deux parents décédés et deux orphelins en bas âge laissés derrière, c'est l'oncle de Marie Souhaitté, Jacques Pépin , qui prend en charge les affaires de la famille.
André Hourdouille est toujours vivant, mais il ne semble pas en condition d'effectuer le travail ni de s'occuper de ses petits-enfants. Par contre le grand-père s'occupera en partie des contrats de charpenterie inachevés quand la peste faucha son fils. Comme la mère de Marie Souhaitté, Denise Pépin, survivra encore trois ans, les actes concernant le patrimoine Souhaitté sont décrits en détail sur la page de Pierre Souhaitté & Denise Pépin pendant la curatelle de Jacques Pépin, puisqu'elle ne passera ici par les mains de Marie Souhaitté.
Avant de mourir, Quentin Hordouille avait aussi fourni une une vis de pressoir à la demeure de Pierre et Jean Héricourt et de Jean Vitry fils de Denis, à la basse cour du château de Vincennes. Mais cette fois, la vis n'a pas tenu le coup. Les propriétaires on besoin d'urgence d'une pièce de remplacement puisqu'on est en pleine période de vendange. Il ont donc convié la veuve Marie Souhaitté pour régler la question, mais elle succomba à la peste à son tour. Le 25 septembre 1625, c'est donc Jacques Pépin qui passe un Accord [AD93 Et/CXXXI/37], au nom et comme tuteur des enfants mineurs de feu Quantin Hordouille, avec Pierre Héricourt et consorts. Comme on l'a vu plus haut, le charpentier offrait des garanties sur cette pièce qui dois être fragile dans l'opération de pressage. Jacques Pépin s'entend d'abord pour payer les plaignants 12 £, et ensuite de faire le voyage avec ses chevaux et harnais pour quérir une vis de remplacement. On n'indique pas le lieu, sauf que c'est à deux lieues de Montreuil.
C'est encore Jacques Pépin qui passe un Bail à loyer de maison [AD93 Et/CXXXI/37] au nom des enfants mineurs de Quantin Hordouille le 26 octobre 1625. Il loue une des deux petites maisons de la rue Cuve du Four à Claude Savart et Suzanne Bonjour sa femme, qui prennent en fait le logis pour leur fils Nicolas Savart qui n'a alors que 23 ans. Chose particulière, les locataires sont chargés de faire le ménage de la maison, de nettoyer le linge qui y est, et de conserver les bien meubles qui appartiennent aux héritiers Hordouille. Les locataires ne sont pas payés pour ces travaux supplémentaires, mais il doivent profiter d'un réduction du loyer qui semble effectivement très bas car il ne profitent pas de la petite boutique. Ils payent 12 £ de loyer par année, sauf pour la première année où le loyer est fixé à 9 £, sûrement à rabais en raison du grand ménage à faire.
Jacques Pépin , tuteur des enfants mineurs de feu Quantin Hordouille, qui passe un Bail à loyer de maison [AD93 Et/CXXXI/37] à François Fruitier menuisier et Jacqueline Le Faucheux, le 3 novembre 1625. C'est la deuxième des deux petites maison Rue Cuve du Four que Jacques Pépin loue à bail. La maison est voisine de celle de Jacques Fruitier époux de Catherine Guay (une grande-tante de Gaston Guay ). Pépin fait une bonne affaire pour les enfants, car il loue celle-ci 15 £ par an. Il perçoit donc pour les deux 27 £, alors que 12 £ 5 sols sont dûs en rente, et ce au profit des enfants mineurs. À noter comme témoin, Robert Masson le maçon, granc-père de l'épouse de l'ancêtre de Gaston Guay.
Jacques Pépin, tuteur des enfants de Quentin Hordouille, et Pierre Héricourt passent un Titre nouvel de rente [AD93 Et/CXXXI/37] à Gaston Nicolas, le 24 novembre 1625 . La gérance du patrimoine du patronoine Hordouille-Souhaitté, de toute évidence, n'est pas une mince affaire. (acte non retrouvé, à contre-vérifier)
Le 23 janvier 1626, Jacques Pépin , tuteur des enfants de Quantin Hordouille, passe un Marché et accord [AD93 Et/CXXXI/38] avec André Hordouille, grand-père des orphelins. Avant de mourir, Quentin s'était engagé pour des travaux sur le pressoir du sieur Vinot, bourgeois de Paris, à sa résidence de Bagnolet, dans un contrat en avril ou mai précédant, devant le tabellion Le Faucheux à Bagnolet. Quentin avait déjà empoché 19 £ des 25 £ prévus pour les travaux. Le grand-père Hordouille s'engage donc à faire les travaux, mais c'est Jacques Pépin qui fournira le bois (estimé à 19 £).
Le 22 février 1626, Jacques Pépin, tuteur et curateur de Marie et Eustache Hordouille, passe cette fois un Bail à loyer de vignes [AD93 Et/CXXXI/38] à Noël Vienot. Il s'agit de 30 perches de terres nouvellement plantées de vignes au lieu-dit Soussy. Le bail est pour une durée du 8 ans, durant lequel Vienot payera 52 sols six deniers tournois annuellement en loyer. On y décrit une séries de tâches pour entretenir les vignes, termes qui restent à décrypter.
Jacques Pépin, tuteur des enfants de feu Quantin Hordouille et Marie Souhaitté, passe un Bail à loyer de maison [AD93 Et/CXXXI/39] à Perrette Masson, veuve de Rémi Traverse, le 2 novembre 1626. Perrette est la belle-soeur de Jacques Pépin et soeur de Robert Masson (ancêtre de Gaston Guay). La veuve loue ainsi la petite maison rue Cuve du Four qu'occupait François Fruitier avant sont décès. Montreuil sévit toujours des répercussions de l'épidémie de la peste de l'année précédante. La locatrice est veuve depuis au moins 1614.
Le 27 janvier 1628, Jacques Pépin au nom des héritiers de feu Quentin Hordouille passe une Rente [AD93 Et/CXXXI/42] aux héritiers de feu Nicolas Marcilly, dont Jean Boudin. Cette rente est composé sur un "terreau de plante de vignes" au Soussy, ce qui semble bien correspondre aux 30 perches louées deux ans plus tôt à Noël Vienot, alors nouvellement plantées de vignes. L'acte indique que cette rente de 3 £ 15 sols a été constituée par feu Quentin Hordouille à Nicolas Marcely en 1623. Cette rente est donc partiellement remboursée avec les 2 £ 12 sols 6 deniers du loyer reçu de Noël Vienot pour cette pièce. Les héritiers de Nicolas Marcely sont représentés par ses gendres Pierre Le Couteux l'aîné de Bagnolet m Françoise Marcely, Benoït Aubon ouvrier de la monnaie de Paris m Barbe Marcely, et de Jean Boudin m Louise Marcely.
Jacques Pépin, toujours comme tuteur des enfants mineurs de Quantin Hordouille, passe le 1er octobre 1628 un Bail à loyer de maison [AD93 Et/CXXXI/44] à Antoine Auxerre et Jeanne Barbue sa femme. En fait, c'est une maison partagée avec Claude Savart qui y habite déjà. Le couple peut aussi jouir de la moitié du jardin, de la cour commune et d'une petite porcherie. Le locataire doit aussi garantir le passage à Perrette Masson au jardin, elle profitant de l'autre moitié. Cette dernière est la belle soeur de Jacques Pépin, et soeur de Robert Masson ancêtre de Gaston Guay. Il s'agit toujours des maisons de la rue Cuve du Four.
Suite au décès de Denise Pépin, le frère de Marie, Eustache Souhaitté décide d'habiter la maison familiale pour la prochaine année, où logent déjà Philippe Vitry et Nicolas Lemaître. Le 5 novembre 1628, Jacques Pépin au noms des enfants mineurs de Quentin & Marie, passe un Bail de loyer [AD93 Et/CXXXI.44] envers Eustache Souhaitté. Ce dernier, qui est en théorie le subrogé tuteur des enfants, s'engage aussi à remeubler la maison pour la mettre dans un état satisfaisant.
Le 28 août 1629, il y a cet Accord [AD93 Et/CXXXI.46] passé entre Eustache Souhaitté et Jacques Pépin au sujet de la maison de feu Pierre Souhaitté, et de détails au sujet de la succession dont les enfants mineurs de Quentin et Marie Souhaitté. C'est cet acte qui nous indique que les maisons de André Hordouille et Pierre Souhaitté étaient adjacentes.
Encore une fois, Jacques Pépin parle au nom des enfants mineurs lors d'un Accord [AD93 Et/CXXXI/52] le 6 octobre 1631 avec Noël Le Nain son beau-frère. Voir les détails sur la page du patriarche André Hourd'Houille.
Le 22 juillet 1634, Jacques Pépin, au nom de tuteur des enfants de feu Quentin Hourdouille, se présente devant le greffier ou chambrier de l'abbaye Saint-Victor qui compose le nouveau Terrier de leur seigneurie sise à Montreuil [AN S/2139]. Jacques déclare tenir pour les mineurs, en l'occurence Marie et Eustache Hordouille toujours d'âge mineur, un quartier de terre sis au lieu-dit Le Marais St-Victor, dont il tient lui-même un autre quartier. On peut retracer cette pièce de terre qui fut augmentée puis re-divisée depuis Bail de la ferme de Saint-Victor de 1457.
Jacques Pépin, soit décédé ou trop vieux, a donné la charge de tuteur à Eustache Souhaitté. Le 13 juin 1639, Eustache passe en leur nom un Bail à loyer de maison rue Cuve du four à Toussaint de Vitry [AD93 Et/CXXXI/71]. Pour la maison et l'usage de la moitié de la cour, d'un jardin, et d'une étable à porc. Vitry payera 30 £ par année pour les trois années du contrat.

Sources:
  • Rg St-Pierre-St-Paul de Montreuil, AD Seine-St-Denis (Bobigny).
  • Rg ND de la Pissotte (Vincennes), AD Seine-et-Marne (Créteil).
  • Minutes notariales Hierosme Mallot (Étude 131, 2E6), AD Seine-St-Denis (Bobigny).
  • Minutier central des notaires parisiens, CARAN (AnF Paris). Études IX, LXII
  • Justice baillage Montreuil [Caran].
  • Justice Montreuil greffe St-Antoine [Caran]
  • Censiers St-Victor [Caran]

Recherches: Denis J. Savard, octobre 2012